Gagner une pièce ou plus en prenant sur le sol ou en augmentant la hauteur d’une construction est une idée efficace pour répondre à des besoins de place. Mais quelle que soit l’option choisie, il faut vérifier la faisabilité et respecter des données et contraintes incontournables. Vous avez exploité toutes les possibilités de votre maison mais il vous faut impérativement du volume supplémentaire ? La seule solution qui reste est de passer par une extension.

C’est toujours possible techniquement mais il faut, au préalable, vérifier que le règlement d’urbanisme local vous le permet. Si c’est le cas, il existe différentes options, principalement une extension latérale en empiétant sur une cour ou un jardin, ou verticale en surélevant une partie de votre habitat. Vous pouvez ainsi gagner jusqu’à 40 m² sans permis de construire (depuis le 1er janvier 2012, si la surface totale après extension n’excède pas 170m² en secteur urbain celui-ci n’est plus nécessaire) et avec une simple déclaration préalable de travaux ; ou avec un permis de construire pour une surface supérieure. Pour plus d'informations, vous pouvez consulter notre fiche pratique sur la réforme du permis de construire.

Une extension se fait de préférence sur un côté fermé (mur aveugle par exemple). Toutefois si vous l’envisagez comme prolongation d’une pièce existante, et plus encore si vous prévoyez des séparations, pensez à la lumière. Dans tous les cas profitez-en pour valider ou repenser l’organisation et la distribution de la maison. En fonction de ce que vous avez prévu pour votre extension, selon son ambition et son importance, elle fournit l’occasion d’améliorer votre logement. En revanche, mal pensée, elle peut rendre l’usage de votre domicile moins plaisant. Pourquoi, si c’est possible, ne pas en profiter pour déplacer une pièce de service, changer sa fonction, etc. ? L’extension horizontale En fonction du type de construction, légère ou plus lourde (réglementairement, une véranda est considérée comme une extension), il vous faudra bien étudier la nature de votre terrain pour définir les fondations à prévoir. Il faut parfois passer par une étude du sol. En effet, dans certains cas (sol argileux par exemple), les fondations à prévoir sont plus profondes ou plus techniques (ce qui risque d’avoir un impact important sur votre budget). D’autant qu’en construisant à côté de votre maison, il faut impérativement éviter les phénomènes de tassements différentiels qui créeraient des fissures, des écartements et même des décalages de niveaux entre les deux parties de l’édifice. N’oubliez pas que les mouvements des sols sont devenus les causes les plus importantes de sinistres ces dernières années.

Enfin, avant d’ouvrir largement un mur (porteur) pour agrandir une pièce ou mettre deux pièces en communication, vérifiez et faites vérifier qu’il supportera cette possibilité. Jardin d’hiver ou véranda, pièce à vivre, salon ou cuisine, l’extension de votre maison doit aussi s’inscrire dans un ensemble de réseaux (électricité, éventuellement eau ou gaz, et des évacuations) qui peuvent aussi vous conduire à intervenir lourdement sur les VRD (voiries réseaux divers) : prévoyez bien ces éventuelles interventions en amont de votre projet. L’extension verticale On pense toujours aux agrandissements à l’horizontale, mais il y aussi des possibilités d’extension en hauteur. Sur le toit d’un garage accolé, par surélévation et agrandissement de l’étage mais aussi, et pourquoi pas, par la création d’un sous-sol qui pourra accueillir des pièces de service, libérées pour d’autres usages. Sans compter qu’une cave offre aussi d’intéressants volumes de rangements.

Mais avant de se lancer dans des travaux de surélévation, il est indispensable de vérifier que les murs mais aussi les fondations de votre maison la supporteront ou de prévoir éventuellement des renforts. Se préoccuper de la faisabilité d’un sous-sol est impératif : dès lors qu’il atteint 1,80m de hauteur, un sous-sol est considéré comme habitable et son aménagement est soumis aux mêmes règles que les autres pièces ou extensions. Bien sûr, une surélévation, relativement simple quand le toit est en terrasse, passe par un démontage de la charpente lorsque le toit est en pente, ce qui représente d’importants travaux. Comme pour une extension horizontale, l’extension verticale est l’occasion de repenser le fonctionnement de l’étage.

Vous devrez ensuite penser aux accès : par un palier existant, par un nouvel escalier (intérieur ou extérieur)... Pour une surélévation, des matériaux légers et résistants (métal, bois) sont mieux adaptés que les matériaux lourds, tant pour la structure que pour les parois extérieures. Continuité ou rupture Il vous reste ensuite à choisir le style de votre extension. Vous pouvez choisir l’absolue continuité, par le matériau déjà utilisé (béton, bois, brique …) ou seulement le parement (enduit, clin, etc.) qui finira une construction dont la structure peut être alors différente. Mais vous pouvez aussi choisir la rupture. C’est un peu le cas avec les vérandas dont le concept même (largement ouvertes et vitrées) comme les matériaux constitutifs (métal ou bois) sont très différents du reste de la maison. Il est possible aussi de rompre avec le matériau tout en gardant une continuité de modénature (forme des ouvertures, présence éventuelle d’un bandeau aux étages, etc.). En règle générale, la rupture se comprend mieux si l’extension est importante. Un petit édicule très différent apparaît vite comme une verrue disgracieuse. Attention, pour votre extension comme pour votre maison, les contraintes spécifique à votre environnement et les réglementations locales s’appliquent de la même façon : site ou périmètre classé, règles urbaines spécifiques sur les formes et tailles d’ouverture, l’apparence des façades, la forme des toits, etc. Une extension est aussi l’occasion de faire évoluer votre maison vers un plus écologique ou environnemental : installation de récupération d’eau pluviale, pose de panneaux photovoltaïques ou de panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire, intégrés au nouveau toit, etc. Sur le toit justement, vous pouvez, au contraire faire le choix d’une terrasse accessible d’une pièce du premier.

Quel que soit votre choix, la nouvelle partie de votre foyer doit répondre aux exigences thermiques en vigueur. Retenez donc une solution constructive efficace. Un conseil avant de lancer vos travaux d’extension : faites valider vos idées par votre courtier en travaux La Maison Des Travaux.